Eire Nua en Francais
Prologue : Un nouveau commencement
L’expérience nationale de l’Irlande est unique en Europe de l’ouest. Son histoire, en tant que colonie de l’Angleterre a laissé sa marque sur la vie politique, sociale, économique et culturelle du pays.
Bien que l’Irlande dont nous avons hérité possède tous types de ressources et un grand potentiel de développement national, elle est loin de réaliser ce potentiel. L’Irlande a été marquée par le sous-développement, l’émigration, la pauvreté à grande échelle et par une dette nationale considérable. Ces problèmes, assez graves en eux-mêmes, sont alourdis par le conflit ininterrompu dans les Six Comtés, qui tire lui aussi son origine de l’histoire coloniale de l’Irlande.
Un bilan réaliste de la condition de l’Irlande en l’an 2000 montre que nous avons des problèmes énormes, deux Etats en faillite et un système politique qui perpétue notre malheur. Un des grands obstacles qui nous empêchent de changer tout cela, c’est notre manque d’espoir. Un autre obstacle majeur est la mentalité d’esclave déposée dans une grande partie de notre peuple par des siècles de conquête.
Cependant, l’idéal d’une république irlandaise indépendante, idéal proclamé par les dirigeants du Soulèvement de 1916, inspire toujours ceux qui continuent la lutte pour l’unité et la liberté nationale. C’est en puisant à la source de cet idéal que nous pouvons trouver l’espoir, l’inspiration et la détermination qui nous ferons forger une Irlande Nouvelle et faire un nouveau commencement, fondé sur des principes corrects et un plan réaliste, matérialisé dans le programme Éire Nua.
Ce programme peut devenir l’instrument capable de construire un avenir salubre pour notre nation. Ce programme englobe toutes les parties du peuple d’Irlande, il propose un système dans lequel toutes les croyances et les traditions peuvent être représentées et où tous les citoyens peuvent exercer un pouvoir politique réel, sans aucun empiètement des droits d’un groupe par un autre.
Ou bien nous forgeons l’Irlande Nouvelle, ou bien il ne nous reste qu’à subir l’affliction présente, à moins de croire aveuglément que nos politiciens et leurs amis de l’Union Européenne trouveront par enchantement le moyen de transformer notre société actuelle, affaiblie, appauvrie et non-démocratique en une nation forte, prospère et démocratique.
Mais ce qui fait que cette attente est complètement irréaliste, c’est que ces politiciens, le système qu’ils promeuvent et les politiques qu’ils soutiennent et mettent en oeuvre, sont au coeur du problème qui se dresse devant nous. Nous avons appris par une expérience amère que l’Irlande n’a pas d’avenir sous la direction de ces politiciens, dont il est avéré que beaucoup d’entre eux sont corrompus et malhonnêtes.
Le système du découpage [«partition government»] de l’Irlande a été maintenu depuis 1922, et depuis 1973 il reçoit le renfort croissant de l’Union Européenne. C’est un fait incontestable, basé sur le critère suprême des résultats, que ce système a échoué à assurer à tout notre peuple le droit à un avenir sûr et digne dans leur propre pays. Pour construire une société juste, il est temps d’envisager un changement radical.
Le programme Éire Nua propose un système de gouvernement local et provincial effectif, dans le cadre d’une fédération des quatre provinces, il est destiné à permettre à chaque citoyen de participer à un auto-gouvernement authentiquement démocratique et à garantir qu’aucun groupe ne puisse en dominer ou en exploiter un autre. Sous le régime proposé par ce programme, toutes les traditions qui existent en Irlande sont en position d’apporter une contribution valable à la nation. Le programme et les structures qu’il propose rendront possibles la réunion de toutes les forces positives qui existent dans le pays. Éire Nua donnera la base permettant d’appliquer des politiques sociales, économiques et culturelles progressistes.
Semblables aux autre peuples, les Irlandais ont leurs vertus et leurs vices. Les hommes et les femmes d’Irlande ont apporté leur contribution et leur effort dans bien des domaines et dans le monde entier. Ils et elles ont contribué dans une grande mesure au développement de l’Amérique, du Canada, de l’Australie et d’autres pays. Le Soulèvement de 1916 et la Guerre d’Indépendance ont inspiré d’autres nations, en particulier en Afrique et en Asie, pour le renversement du joug de l’oppression coloniale. A la lumière de ces accomplissements, et en considérant les avancées récentes et spectaculaires des droits nationaux et de la démocratie en Europe de l’est, il est tragique que les fers qui attachent encore l’Irlande à son passé colonial nous aient empêchés de développer notre existence nationale.
C’est pourquoi nous devons travailler à libérer le peuple irlandais et à établir un système démocratique, basé sur la justice et l’égalité des droits, à construire Éire Nua : une Irlande Nouvelle.
Dans cette Irlande, le peuple irlandais commencera à expérimenter le véritable pouvoir dans les communautés qui sont les leurs, ces communautés étant au service de la fondation d’une république irlandaise moderne et pluraliste.
Ce programme est fait pour la distribution la plus large, l’étude et le débat dans tout le pays et chez nos enfants en exil.
Éire Nua – Une Irlande Nouvelle
Introduction
Les Irlandais ont montré un talent particulier pour la formulation de politiques étonnamment efficaces en ce qui concerne le gouvernement et l’administration sociale. En sont témoins les lois de Brehon, qui étaient en vigueur en Irlande du 8è au 16è siècle, et la forte influence exercée par les Irlandais immigrés sur les constitutions et la politique aux Etats-Unis, au Canada, en Australie, en Nouvelle-Zélande, en Inde, en Birmanie et dans divers Etats africains. Ce génie créatif des Irlandais s’est épanoui à l’étranger, malheureusement pas en Irlande, en particulier depuis l’époque qui commence en 1922.
L’Irlande divisée
Il y a une nation irlandaise qui se fonde sur une société organisée et une culture distincte, dont les racines plongent plus de 1500 ans en arrière. Cette nation irlandaise a depuis longtemps enduré l’invasion et la colonisation d’un voisin plus puissant. Pendant plus de 800 ans, le peuple irlandais a héroïquement résisté à cette agression et chaque génération passe à la suivante le flambeau de la liberté. Pendant tous ces siècles, les descendants de beaucoup de ceux qui étaient venus en qualité d’envahisseurs ont été assimilés et acceptés en tant qu’Irlandais. Certaines familles anglo-normandes par exemple, devinrent « plus irlandaises que les Irlandais eux-mêmes » et apportèrent une immense contribution à la vie irlandaise, y compris dans la lutte pour la liberté.
Le républicanisme irlandais a sa source dans le désir de séparation d’avec l’Angleterre et dans le droit du peuple irlandais à la propriété et au contrôle de son propre pays. Depuis les années 1790, il s’est développé et a évolué sur cette base, pas seulement celle du séparatisme, mais aussi de la démocratie et de l’inclusion fondée sur les Droits de l’Homme.
Lors du grand Soulèvement de 1798, un grand nombre de protestants, de catholiques et de « Dissenters » [presbytériens et autres] combattirent côte à côte en tant qu’Irlandais Unis pour briser la connexion avec l’Angleterre et édifier une république irlandaise. Cette tentative d’établir la liberté et l’égalité fut brutalement réprimée et l’Acte d’Union créa le Royaume Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande, qui fut institué en 1800. Pendant tout le 19è siècle, les gouvernements anglais eurent comme politique délibérée de cultiver la loyauté envers la couronne et, parmi les masses protestantes, le sectarisme et l’orangisme. Ils trouvèrent également des alliés dans les classes émergentes des marchands et des professions libérales catholiques. On donna aux unionistes de l’Ulster (9 comtés) le droit de véto contre les exigences de la majorité du peuple irlandais, concernant l’autonomie [« Home Rule »] puis la République d’Irlande.
Depuis 1798, la position républicaine non-sectaire a été résolument maintenue par des hommes et des femmes ayant du courage et voyant loin. La République d’Irlande, proclamée les armes à la main en 1916 a été confirmée par un vote solidement majoritaire du peuple irlandais en 1918, et le premier Dáil Éireann [«Assemblée d'Irlande»] englobant les 32 comtés, a été établie en 1919. La réponse de l’Angleterre fut de déclarer illégal le parlement irlandais et de déchaîner ses forces de terreur sur le peuple irlandais et ses institutions.
La République garantissait «la liberté civile et religieuse, des droits égaux et l’égalité des chances pour tous ses citoyens […] avec une égale sollicitude pour tous les enfants de la nation, oublieuse des différences soigneusement entretenues par un gouvernement étranger qui a séparé dans le passé une minorité de la majorité » (Proclamation de 1916).
De 1916 à 1921, la République d’Irlande a été fermement défendue contre les forces anglaises, et un gouvernement civil fut organisé. Sous la menace d’une « guerre immédiate et terrible », et avec l’aval d’une partie du mouvement républicain, l’Irlande a été découpée et l’Ulster divisé en 1921-22.
L’instrument légal utilisé pour mener ce plan à bien fut l’« Ireland Act », rédigé en 1920. Les deux Etats qui existent en Irlande aujourd’hui datent de cette époque. L’Etat des Six Comtés a été créé par une division arbitraire de la province d’Ulster, fondée sur un décompte sectaire des têtes, avec pour but de produire une majorité unioniste permanente à l’intérieur du « Royaume-Uni » désormais intitulé « de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord ». C’est ainsi que la République d’Irlande proclamée en 1916 et confirmée démocratiquement en 1918 fut renversée et que les deux Etats issus du découpage furent établis pour la supplanter.
Alors que nous entrons dans le 21è siècle, l’Irlande est un pays divisé. Six comtés, comprenant presqu’un tiers de la population totale de l’Irlande, sont sous gouvernement anglais, dont le pouvoir en Irlande est maintenu par des forces d’occupation lourdement armées. Les deux Etats issus du découpage ont été marqués par l’émigration, la pauvreté et le déséquilibre économique pendant les décennies après 1922. Une démocratie normale est chose impossible dans l’Etat artificiel des 6 comtés. L’instabilité économique et les lois répressives, une police paramilitaire, le charcutage des circonscriptions électorales et la discrimination à l’embauche et dans le logement, tout cela a été utilisé pour que cette partie de l’Irlande reste à l’intérieur du « Royaume-Uni ».
Pendant les nombreux siècles de domination anglaise, l’Irlande était gouvernée en tant qu’unité politique intégrale. En 1918, lors de la dernière élection à l’échelle de toute l’Irlande, le peuple irlandais a voté à une écrasante majorité pour l’unité et la souveraineté de l’Irlande. Le rejet de l’unionisme par la vaste majorité du peuple irlandais se voit très bien sur cette carte, basée sur les résultats électoraux de 1997 dans les Six Comtés.
Une nouvelle carte électorale des Six Comtés
Cette carte donne visuellement le sens de l’extension du rejet de l’union avec la Grande-Bretagne. Même à l’intérieur des zones où l’unionisme est majoritaire, il y a un vote considérable contre l’union, autour de 39% à Belfast et arrivant à 45% à Armagh.
Lorsque cette carte est placée dans le cadre qui est le sien, à l’intérieur d’une carte des 32 comtés de l’Irlande, l’enclave unioniste se révèle pour ce qu’elle est : une petite zone au Nord-Est de l’Irlande.
Pourtant, depuis cette redoute du Nord-Est, la minorité unioniste a exercé depuis bientôt 80 ans son véto à l’encontre de la volonté de l’écrasante majorité du peuple irlandais. Cette faction anti-démocratique est assurée de son pouvoir dans le Nord-Est par les garanties du gouvernement de Westminster. Le véto de cette minorité a été également reçu la garantie du gouvernement de Dublin, par l’accord de Hillsborough en 1985 et à nouveau par l’accord de Belfast en 1998, en violation de la souveraineté de l’Irlande des 32 comtés.
Un arrangement qui a échoué
L’échec de l’arrangement issu du découpage de l’Irlande est évident depuis qu’existe le « cauchemar nationaliste » dans le Nord-Est qui dure depuis bientôt 80 ans, fait d’occupation, de répression, de contrôle de la pensée, de stagnation économique et d’émigration, et du point de vue britannique, depuis l’abolition par le gouvernement du parlement des Six Comtés de Stormont, en 1972. Les solutions qui suivirent, comme l’accord de Sunningdale en 1973 et l’accord de Hillsborough en 1985, ont souligné l’échec du découpage.
La politique actuelle, basé sur l’accord de Belfast signé à Stormont le 10 avril 1998, cherche à faire fonctionner l’Etat artificiel des Six Comtés à l’intérieur du « Royaume-Uni » au moyen d’un système élaboré et compliqué qui a été appelé « partage des pouvoirs ». Parce que cet accord ne concernait pas le problème fondamental de la domination anglaise en Irlande, il était dès le départ tronqué. Il a été vendu à l’électorat en tant que base pour une paix permanente, qu’il ne pouvait pas apporter. Il était de plus malhonnête, puisqu’il a été vendu aux unionistes en tant qu’arrangement voué à consolider l’union avec l’Angleterre, tout en étant imposé aux nationalistes comme étant susceptible d’affaiblir l’union et de mener à une Irlande unie.
Le véto unioniste fut réassumé, lui qui autorise 18% de la population de l’Irlande à dicter la marche politique des 82% restants, et par conséquent celle de l’ensemble de la nation. Comme ce fut le cas lors du traité de capitulation de 1921, cet accord a été présenté au peuple comme étant une question de guerre ou de paix. Ce qui fait qu’il ne s’agit pas d’un vote libre; d’autre part, une majorité dans les Six Comtés a été assumée comme devant décider du sort de toute l’Irlande.
La domination anglaise en Irlande est une injustice, une attaque de la souveraineté nationale irlandaise, qui ne peut prendre fin que par un acte d’un gouvernement de Westminster qui prendrait la décision de se désengager et de se retirer d’Irlande. Toute solution autre qu’un tel désengagement ne fera que prolonger l’instabilité politique et mènera inévitablement à la continuation de la résistance armée.
L’Etat des 26 Comtés a coopéré à la tromperie de l’accord de Belfast et a par conséquent cherché à légitimer la domination étrangère en Irlande. Des politiciens des 26 Comtés aspirent à un retour dans le sein du Commonwealth britannique. Ils sont aidés et soutenus en cela par des individus riches et influents et par certains dans les médias. Ces mêmes politiciens font fonctionner un système clientéliste, où les fonctions publiques sont acquises et maintenues par l’achat de la loyauté populaire : des faveurs en échange des votes.
La corruption dans les finances, la politique et les services est palpable et le cynisme général qui en résulte a aboutit à un déclin dans l’exercice du droit de vote par des citoyens qui se sentent de plus en plus dépossédés de pouvoir.
Cette culture de la corruption est une conséquence, non seulement de la malhonnêteté de certains individus, mais aussi de la nature hautement centralisée de l’Etat des 26 Comtés, où les décisions affectant la vie quotidienne des communautés sont placées dans les mains d’une élite formée de cadres politiciens et bureaucrates.
Des sommes d’argent énormes ont été empruntées pour perpétuer ce système, ce qui a engendré une dette par habitant parmi les plus élevées du monde. Il s’est produit également une détérioration des services publics irlandais, en ce qui concerne la santé, l’éducation et les services sociaux. La désillusion et la frustration vis-à-vis des conditions en vigueur ont abouti dans certains secteurs à un quasi-effondrement de l’ordre social, en particulier parmi les jeunes dans les zones urbaines.
Les Irlandais méritent un meilleur gouvernement que cela. Ils méritent des dirigeants qui sont habités par des valeurs morales solides et qui sont authentiquement intéressés par le service du public, non par la promotion individuelle et le pouvoir pour le pouvoir. Notre longue lutte pour la liberté nous procure toute une série d’exemples d’hommes et de femmes dénués d’égoïsme qui ont voué leur vie au bien-être de notre peuple.
Conséquences culturelles et économiques
Ces problèmes ont été alourdis par des politiques d’appauvrissement culturel, qui ont délibérément rabaissé l’identité et la langue irlandaise. La seule culture que connaissent beaucoup de jeunes irlandais est une culture pop commerciale anglo-américaine, et on leur interdit l’accès à toute connaissance portant sur la longue histoire de la lutte pour la liberté. Depuis des années, le peuple des 26 Comtés a plus payé par habitant pour le maintien de la frontière des Six Comtés que le peuple de Grande-Bretagne. La présence britannique dans le Nord et son influence dans le Sud, pourtant, n’ont apporté que tragédie et un gâchis scandaleux de ressources.
Le découpage de l’Irlande a abouti à une dissipation des ressources du Nord et du Sud. Il n’y a pas eu d’investissement de capital à long-terme dans des domaines comme l’énergie, l’éducation, la santé et l’industrie; il y a eu un grand dédoublement des dépenses. L’impact du découpage sur les régions qui bordent la frontière a été particulièrement outrageant.
Les modes opératoires britanniques de gouvernement et de management économique, inappropriés pour un pays ayant notre taille et notre condition économique, ont été servilement perpétués, à la fois au Nord et au Sud, depuis le découpage. D’autres petits pays d’Europe, dont certains ont moins de ressources naturelles que l’Irlande, ont fait de grands pas en avant économiquement dans l’époque récente, en particulier depuis la fin de la 2è Guerre Mondiale, et on procuré à leurs peuples des niveaux de vie élevés. Le chômage, la pauvreté et l’émigration que les Irlandais ont subi seraient complètement inacceptables en Suède, en Suisse ou en Finlande; ces choses devraient aussi être inacceptables ici.
L’appartenance à l’Union Européenne
Nos problèmes se sont aggravés lorsque les deux Etats ont été amenés à devenir membres à part entière de la prétendue « Communauté Européenne ». Cette participation a touché notre pays qui en était à un stade précoce de son développement économique, résultat du fait que l’Irlande a été une colonie britannique pendant des siècles. Aucune nation moderne n’a pu passer du sous-développement à un plein développement dans un contexte de libre-échange illimité, avec en plus dans le cas de l’Irlande le facteur aggravant d’une occupation étrangère.
Sous l’Acte d’Union de 1800, l’Irlande a perdu la moitié de sa population et a douloureusement subi la pauvreté et sa croissance a été retardée. Au début du 20è siècle, l’Irlande a tenté de rompre entièrement avec la Grande-Bretagne, mais sous l’arrangement du découpage, l’influence maligne du pouvoir britannique persiste depuis bientôt 80 ans. Cette influence persiste à l’inttérieur du cadre néo-colonial de l’Union Européenne.
Depuis 1972, année où furent promis « des marchés en Europe et des emplois ici », les industries autochtones qui n’étaient pas faites pour soutenir la concurrence des autres industries européennes multinationales lourdement soutenues par les banques, ont été fermées. Les politiques de l’Union Européennes en matière d’agriculture ont abouti à l’élimination de fermes familiales, au grand détriment de la vie sociale dans les communautés rurales.
La politique agricole est presque totalement dictée de Bruxelles. Elle a favorisé les plus riches fermiers, et a même ordonné à des citoyens irlandais de ne plus cultiver certaines de leurs terres. Tellement nombreux sont ceux qui ont quitté la campagne que des écoles et des postes ferment, certaines paroisses ont du mal à avoir une équipe sportive. Tout cela a sapé dans les esprits l’idée d’auto-suffisance, et l’exode rural qui en a résulté a augmenté la culture de la dépendance, créant de nouveaux problèmes dans les villes et les campagnes.
Sinn Féin Poblachtach considère l’Union Européenne, telle qu’elle s’est développée et continue de se développer, comme une forme moderne d’impérialisme.
Elle sert par-dessus tout les intérêts du big business et des super riches. En son sein, la corruption est rampante, comme on l’a vu en 1999, quand toute la commission a dû démissionner. Elle est non-démocratique dans ses institutions et est centralisée à outrance; en cela elle s’oppose aux objectifs républicains, qui veulent augmenter le pouvoir des citoyens et décentraliser les lieux de décisions dans des unités à échelle humaine dans lesquelles tous les citoyens peuvent participer d’une manière significative.
Il est quelquefois noté que l’UE a promu des politiques progressistes en Irlande, comme le salaire égal pour un travail égal et la protection de l’environnement. Mais ce sont des mesures que n’importe quel gouvernement irlandais aurait pu prendre à n’importe quel moment. Et nos exigences devraient être plus élevées que celles de Bruxelles. L’économie du Tigre Celtique a procuré plus d’emplois, mais ceux qui en bénéficient le plus sont ceux qui sont déjà riches. Ces dernières années, le fossé entre riches et pauvres s’est élargi. L’exclusion sociale est croissante, de même que les taux de pauvreté réelle et d’illettrisme. La crise du logement est palpable.
Bien que les améliorations économiques qui se sont vues viennent de transfert de fonds de l’Union Européenne et de la force dominante du développement économique, qui encourage les compagnies multinationales à s’établir en Irlande, ceci n’est pas un fondement solide sur lequel il est possible de construire une économie nationale.
Trop de gens ont été abandonnés aux marges de la société, et une sous-culture de la pauvreté en est sortie. Le développement économique fondé sur l’arrivée de l’investissement de compagnies multinationales signifie qu’il n’y a pas de production indigène et que la production ne prend pas racine dans les communautés. Les facteurs qui soutiennent une telle économie sont totalement au-delà du contrôle du peuple irlandais.
(La perspective de Sinn Féin Poblachtach sur les questions économiques et sociales est présentée dans notre document Saol Nua.)
Sinn Féin Poblachtach reconnaît l’énorme influence des technologies modernes, en particulier des communications de masses qui ont rétréci le monde. Nous reconnaissons aussi l’interdépendance des peuples et notre devoir de jouer un rôle positif dans les affaires internationales. Cependant, une surestimation du développement économique basé sur une exploitation rapace des ressources finies du monde, et mesuré en PNB, n’est pas adéquate. Des rapports des Nations Unies au sujet du développement humain, au sujet de l’Irlande, montrent à quel point cette approche est déficiente, elle qui a engendré l’exclusion sociale, la pauvreté et l’illettrisme, lesquelles à leur tour privent de leurs pleins droits des milliers de gens et poussent au crime.
Les deux Etats en Irlande se vantent de l’accroissement de leurs forces de police et de la construction de nouvelles prisons. Le taux de suicide a atteint un niveau alarmant. Ces signes ne sont pas ceux d’une communauté saine.
L’Irlande, par son expérience de la colonisation et de l’exploitation anglaise, a beaucoup en commun avec les anciennes colonies européennes du Tiers-Monde. Nous servirons au mieux les intérêts de notre propre peuple et de toute l’humanité en maintenant une position ferme de non-alignement dans les affaires internationales, loin des alliances militaires et pour l’abolition de la dette du Tiers-Monde. Nos principes égalitaires et démocratiques et notre longue lutte pour l’indépendance nationale sont là pour nous amener à promouvoir partout les droits de l’homme et la libération du peuple.
Un nouveau commencement
Les propositions qui suivent indiquent les moyens de porter remède à la condition affaiblie et ruinée de l’Irlande et de la ramener graduellement à sa pleine santé. Ces propositions visent à abolir le système du découpage, qui est non démocratique et en faillite, pour le remplacer par un système démocratique fondé sur l’unité et la souveraineté du peuple irlandais et sur le droit propre à tous ses citoyens à un traitement égal et à l’égalité des chances. Après des décennies de conflit armé et de bouleversements politiques, et étant donné que les systèmes britanniques ont clairement échoué à établir des conditions de vie adéquates et en progrès, il y a une obligation qui repose sur tout le peuple irlandais, de travailler ensemble à trouver une nouvelle voie constructive pour avancer. Notre nation est formée de traditions diverses, chacune d’entre elles étant en position d’apporter sa contribution valable et positive à la communauté en tant qu’ensemble.
Les structures que nous proposons sont destinées à englober et à inclure tout le peuple d’Irlande, sur la base d’ une « égale sollicitude pour tous les enfants de la nation ». Dáil Uladh [« l'Assemblée d'Ulster »]et les structures régionales et locales en Ulster feront en sorte que les unionistes aussi bien que les nationalistes pourront avoir accès au pouvoir, à un vrai pouvoir.
Une structure fédérale implique un partage de la souveraineté, et Dáil Uladh aura plus de pouvoir que le vieux Stormont n’en a jamais eu. De même, dans les trois autres provinces, toutes les communautés et tous les citoyens auront accès à un vrai pouvoir.
Ce que nous cherchons à établir, c’est une démocratie participative pluraliste, pourvue des structures appropriées à tous les niveaux de la société. Lorsque l’influence néfaste de Westminster sera retranchée, une Irlande Nouvelle pourra enfin être modelée par les Irlandais eux-mêmes, de toutes confessions. Un système fédéral, pourvu d’un gouvernement régional et local fort, rendra possible la coopération des unionistes et des nationalistes en vue d’un intérêt commun, leurs talents seront réunis et ils travailleront ensemble pour construire une Irlande nouvelle et prospère.
Alors que nous entrons dans le 21è siècle, il est temps pour le peuple irlandais d’appliquer son génie créatif incontestable, et son talent gouvernemental qu’il a si souvent démontré à l’étranger, pour satisfaire ici les besoins de la nation irlandaise.
Structures gouvernementales proposées
L’objet de Sinn Féin Poblachtach est d’établir une nouvelle société en Irlande : Éire Nua. Pour ce faire, les structures du découpage non-démocratique doivent être abolies. Elles doivent être remplacées par des structures entièrement nouvelles fondées sur l’unité du peuple irlandais en tant que tout. Ce nouveau système possède deux axes principaux :
1. une nouvelle constitution
2. une nouvelle structure gouvernementale
Une nouvelle constitution
La nouvelle constitution définira
a. une Charte des Droits, qui donne aux citoyens le contrôle effectif de leurs conditions de vie, assujetties au bien commun;
b. une structure de gouvernement destinée à distribuer le maximum d’autorité aux niveaux provinciaux et subordonnés;
c. le droit de l’Irlande à rejoindre les organisations internationales, comme les Nations Unies ou l’Organisation Mondiale de la Santé, pour autant que ces organisations n’usurpent pas la souveraineté irlandaise ou sa neutralité.
Esquisse d’une Charte des Droits
Une Charte des Droits sera rédigée, dans cet esprit :
Nous, le peuple d’Irlande, sommes résolus à établir la souveraineté politique, à garantir la justice humaine et le progrès social sur cette île, à procurer une vie meilleure à tous, et par conséquent à vivre en paix les uns avec les autres. Pour ces raisons, nous déclarons adhérer aux principes suivants :
Article 1. Tous les citoyens sont nés libres et égaux et partagent la même dignité humaine intrinsèque. Tous ont droit à la citoyenneté sans distinction de race, de sexe, de religion, de conviction philosophique, de langue ou d’opinion politique.
Article 2. Tout citoyen a droit à la vie, à la liberté et à la sécurité de sa personne. Aucun ne peut être sujet à des arrestations ou des détentions abusives.
Article 3. Tout citoyen a le droit à la liberté de conscience, de choix et de pratique en matière religieuse. Ceci comprend le droit de se réunir, de s’associer de manière pacifique, de pétitionner et le droit d’expression et de communication libre.
Article 4. Tout citoyen a le droit de participer au gouvernement de son pays et a droit à un accès égal à son service public.
Article 5. Le fondement du gouvernement est la volonté du peuple. Celle-ci s’exprime dans la démocratie directe participative et dans des élections libres à bulletin secret. Le droit que possède chaque citoyen de suivre sa conscience et d’exprimer son opinion propre se dresse contre toute tentative de répression sous pression démographique.
Article 6. Tout citoyen a le droit à l’éducation conformément à ses capacités personnelles, a le droit au travail, a le droit à des conditions de vie dignes d’un être humain libre. Ce droit s’applique à la nourriture, au logement et aux soins médicaux, ainsi qu’à la protection contre le chômage, la maladie et le handicap.
Article 7. Tout citoyen a le droit de se marier et de fonder une famille. Les mères, les enfants, les personnes âgées et les infirmes méritent la sollicitude et l’attention particulière de la nation.
Article 8. Tout citoyen a le droit à un salaire égal pour un travail égal, a le droit de rejoindre un syndicat pour la protection des intérêts collectifs des travailleurs, lesquels droits doivent être reconnus par tous les employeurs.
Article 9. Dans l’exercice de leurs droits, les citoyens ne peuvent être sujets qu’aux seules contraintes qui découlent de la reconnaissance et du respect des droits des autres et du bien-être de la communauté au sens large.
Il est prévu que la convention européenne des droits de l’homme, promulguée le 4 novembre 1950 dans 21 pays, soit incorporée dans la loi intérieure de l’Irlande Nouvelle.
Structures gouvernementales
Le système ici esquissé envisage une fédération des quatre provinces d’Irlande sous la coordination d’un parlement national, qui délègue ses pouvoirs des conseils administratifs régionaux jusqu’aux instances locales, de façon à ce que les citoyens aient à tous niveaux un suffrage effectif dans leur propre gouvernance.
Dáil Éireann
L’Irlande Nouvelle aura un parlement national, auquel tous les citoyens des trente deux comtés apporteront leur commune allégeance, et qui incarnera l’unité et la souveraineté de la nation en tant que tout. Ce parlement, qui sera un véritable Dáil Éireann, aura sous sa responsabilité la protection des intérêts de la nation à l’intérieur et à l’extérieur du pays. Toutes ses actions seront régies par une constitution librement adoptée par la majorité du peuple dans le pays.
Gouvernements provinciaux
Les quatre provinces traditionnelles, Ulster, Munster, Leinster et Connacht, ont émergé en tant que régions bien définies à l’intérieur de l’île d’Irlande, chacune possédant ses caractéristiques distinctes. Il se trouve que les Irlandais de chaque région ont une affinité naturelle, que ce soit en matière de culture, de sport et d’intérêts économiques, avec ceux de leur province et comté.
L’unification de la province historique d’Ulster aidera à éliminer les divisions sectaires qui viennent du passé et à réaliser le plein potentiel de son développement des différents comtés, surtout ceux de Donegal, Derry, Tyrone, Fermanagh, Cavan et Monaghan. Les habitants de la province de Connaght, négligée depuis longtemps, trouveront le pouvoir d’échapper à leur isolement. Quant aux habitants des provinces de Leinster et Munster seront en mesure d’appliquer les politiques qui leur permettront de maîtriser une forme de développement plus équitable et équilibrée.
Administrations régionales
Les administrations régionales seront responsables de la planification et de la supervision du développement économique, social et culturel des zones sous leur juridiction. Elles auront à leur service des secrétariats employant des moyens modernes d’administration et accorderont toute leur attention et tout leur soin aux problèmes vécus par tous les habitants de la région.
Conseils de circonscription
Les conseils de circonscription seront là pour donner au peuple le moyen de s’exprimer directement sur ce qui touche au gouvernement local, et donneront la proximité nécessaire pour que les représentants publics puissent rendre compte de leurs actions devant les électeurs.
Conseils communaux
Les conseils communaux donneront au peuple le moyen d’améliorer leurs conditions de vie au niveau de la paroisse. Il est proposé qu’Athlone devienne la capitale de l’Irlande Nouvelle, pour signifier le commencement d’une nouvelle ère et l’unité du pays autour de son centre géographique.
Parlement national ou fédéral
Le parlement national, Dáil Éireann, qui sera aussi un parlement fédéral en ce qu’il proviendra de la fédération des quatre provinces constitutives d’Irlande, consistera en une chambre unique d’une centaine de députés, élus pour moitié selon le système de représentation proportionnel, l’autre moitié étant élue par chaque parlement provincial. Chaque député représentera environ 25.000 électeurs. Les chiffres précis seront basés sur le rapport entre la densité de la population d’une circonscription électorale et son extension géographique.
Dáil Éireann sera représentatif de l’ensemble de l’Irlande et sera élu par le suffrage de tous ses citoyens. Il sera l’autorité nationale suprême, agissant au nom du peuple. Son premier devoir sera de soutenir la Constitution et la Charte des Droits adoptée par le peuple irlandais.
Au parlement national, Dáil Éireann, incomberont les responsabilités suivantes :
a. défendre la nation, physiquement et politiquement;
b. soutenir les intérêts du peuple irlandais et représenter ses souhaits concernant les autres peuples dans les divers forums internationaux;
c. formuler une politique étrangère qui maintienne la neutralité irlandaise et l’indépendance vis-à-vis de tous les blocs de pouvoir, y compris l’Union Européenne, et qui cherche à en arriver à un monde sans armes nucléaires; et
d. protéger et promouvoir la culture irlandaise, sa langue et sa littérature.
Les fonctions du parlement national :
1. le parlement national contrôlera tous les pouvoirs et les fonctions qui sont essentielles au bien de la nation;
2. le parlement national élira un Président, qui servira à la fois de premier ministre et de chef d’Etat;
3. le parlement national élira un gouvernement, consistant en un petit nombre de ministres nommés par le Président;
4. le parlement national sera le garant de l’indépendance de la Cour Suprême et du système judiciaire en tant que gardien de la Constitution;
5. le parlement national impulsera la législation nationale par les moyens suivants : ses propres députés, le gouvernement central, un parlement provincial ou une initiative;
6. le parlement national adoptera une législation nationale, ou bien directement, par ses propres députés, ou bien par initiative dans certains cas;
7. le parlement national supervisera la perception de l’impôt fédéral.
Les parlements ou assemblées provinciales
Les assemblées ou parlements seront établis dans chacune des quatre provinces. Leur représentants seront élus par le peuple de chaque province selon le système de la représentation proportionnelle. Les fonctions du parlement provincial seront les suivantes : coordonner l’activité et le développement des diverses régions de la province, avec un soin particulier pour les zones irlandophones [« Gaeltacht »]; impulser et promouvoir une législation en ce qui concerne le développement social, économique et culturel du peuple dans la région, grâce au pouvoir d’initiative qui sera le sien; coordonner le développement et l’extension de l’éducation après le secondaire; percevoir l’impôt provincial.
Les administrations régionales
Les administration régionales seront établies pour promouvoir et coordonner les activités économiques, sociales et culturelles de régions économiques clairement définies. L’administration de développement régional sera une chambre unique composée de :
a. représentants des conseils de circonscriptions à l’intérieur de la région concernée, élus selon le système de la représentation proportionnelle et
b. d’experts nommés par le parlement provincial.
L’administration régionale aura les responsabilités suivantes :
a. évaluer et coordonner le travail des conseils de circonscription dans les régions;
b. prendre en charge l’hospitalisation et le soin des jeunes, des personnes âgées et des infirmes;
c. superviser la planification régionale,
d. planifier la croissance économique, e. prendre en charge le développement culturel.
Les régions suivantes sont suggérées :
Pour la province de Connacht – deux régions : Le NordConnacht, consistant en les comtés de Sligo, Leitrim, Mayo et des circonscriptions de Boyle et de Ballaghaderreen du comté de Roscommon; et le Sud Connacht, consistant en les comtés de Galway, le reste du Roscommon et la zone de Claremorris/Ballinrobe dans le comté de Mayo, plus la zone irlandophone de Tuar Mhic Éide au Sud du comté de Mayo.
Pour la province de Munster – quatre régions : la ville de Cork et ses environs; le Sud Munster, consistant en le comté de Kerry et le Nord et l’Est du comté de Cork; le Munster de l’Est, consistant en le Sud du comté de Tipperary, le comté de Waterford et l’Est du comté de Cork; et le Nord Munster, consistant en le Nord du comté Tipperary et les comté de Limerick et Clare.
Pour la province de Leinster – quatre régions : Les Midlands, consistant en les comtés de Longford, Westmeath, Laois et Offaly; le Leinster de l’Est, consistant en les comtés de South Louth, de Meath, de Kildare et de Wicklow; le Grand Dublin; et le Sud Leinster, consistant en les comtés de Wexford, Carlow et Kilkenny.
Pour la province d’Ulster – quatre régions : l’Ulster de l’Est, consistant en le comté d’Antrim, de l’est du comté de Derry, de l’Est du comté de Tyrone, du Nord-Armagh, et du Nord et de l’Est du comté de Down; l’Ulster du Sud, consistant en les comté de Cavan, Monaghan, d’une partie du Fermanagh, du Sud du comté de Down, du Sud-Armagh, et du Nord du comté de Louth, le Grand Belfast; et l’Ulster de l’Ouest, consistant en le comté de Donegal, de la ville de Derry avec les circonscriptions de Faughan et de Limavady du comté de Derry, des circonscriptions de Strabane et d’Omagh du comté de Tyrone, et de la plus grande partie du Fermanagh.
Toutes les circonscriptions irlandophones constitueront une Région Gaeltacht. Chaque région bénéficiera d’un secrétariat pleinement pourvu.
Les conseils de circonscription
Un conseil de circonscription consistera en une chambre unique élue par les habitants d’une zone clairement définie couvrant une population de 10.000 à 40.000 personnes. Aux conseils de circonscription incomberont les domaines de responsabilités suivants : le bien-être et la sécurité de leur communauté et l’application de la loi, d’une manière juste et humaine; l’éducation primaire et secondaire; la création d’emplois, la régulation en matière de droit du travail et de commerce, etc.; la planification locale et le développement en matière environnementale; l’agriculture, la pêche et la petite industrie; les centres sanitaires, le développement des divertissements et de la jeunesse; la sécurité sociale et les services sociaux.
Chaque conseil de circonscription aura son secrétariat, qui pourvoira sous un même toit à tous les services.
Les conseils communaux
Les conseils communaux sont des organismes volontaires, représentant des communautés serrées, basées autour de paroisses ou d’autres centres appropriés, comme une circonscription électorale. Afin de garantir le bien-être de leur peuple et le bien de leurs communautés, les conseils communaux auront le droit d’audience à toutes les réunions des conseils de circonscription.
Note : ces propositions ne sont pas définitives; elle peuvent et doivent inévitablement être modifiées. Sinn Féin Poblachtach accueillera favorablement les critiques constructives de ces propositions.
L’expérience nationale de l’Irlande est unique en Europe de l’ouest. Son histoire, en tant que colonie de l’Angleterre a laissé sa marque sur la vie politique, sociale, économique et culturelle du pays.
Bien que l’Irlande dont nous avons hérité possède tous types de ressources et un grand potentiel de développement national, elle est loin de réaliser ce potentiel. L’Irlande a été marquée par le sous-développement, l’émigration, la pauvreté à grande échelle et par une dette nationale considérable. Ces problèmes, assez graves en eux-mêmes, sont alourdis par le conflit ininterrompu dans les Six Comtés, qui tire lui aussi son origine de l’histoire coloniale de l’Irlande.
Un bilan réaliste de la condition de l’Irlande en l’an 2000 montre que nous avons des problèmes énormes, deux Etats en faillite et un système politique qui perpétue notre malheur. Un des grands obstacles qui nous empêchent de changer tout cela, c’est notre manque d’espoir. Un autre obstacle majeur est la mentalité d’esclave déposée dans une grande partie de notre peuple par des siècles de conquête.
Cependant, l’idéal d’une république irlandaise indépendante, idéal proclamé par les dirigeants du Soulèvement de 1916, inspire toujours ceux qui continuent la lutte pour l’unité et la liberté nationale. C’est en puisant à la source de cet idéal que nous pouvons trouver l’espoir, l’inspiration et la détermination qui nous ferons forger une Irlande Nouvelle et faire un nouveau commencement, fondé sur des principes corrects et un plan réaliste, matérialisé dans le programme Éire Nua.
Ce programme peut devenir l’instrument capable de construire un avenir salubre pour notre nation. Ce programme englobe toutes les parties du peuple d’Irlande, il propose un système dans lequel toutes les croyances et les traditions peuvent être représentées et où tous les citoyens peuvent exercer un pouvoir politique réel, sans aucun empiètement des droits d’un groupe par un autre.
Ou bien nous forgeons l’Irlande Nouvelle, ou bien il ne nous reste qu’à subir l’affliction présente, à moins de croire aveuglément que nos politiciens et leurs amis de l’Union Européenne trouveront par enchantement le moyen de transformer notre société actuelle, affaiblie, appauvrie et non-démocratique en une nation forte, prospère et démocratique.
Mais ce qui fait que cette attente est complètement irréaliste, c’est que ces politiciens, le système qu’ils promeuvent et les politiques qu’ils soutiennent et mettent en oeuvre, sont au coeur du problème qui se dresse devant nous. Nous avons appris par une expérience amère que l’Irlande n’a pas d’avenir sous la direction de ces politiciens, dont il est avéré que beaucoup d’entre eux sont corrompus et malhonnêtes.
Le système du découpage [«partition government»] de l’Irlande a été maintenu depuis 1922, et depuis 1973 il reçoit le renfort croissant de l’Union Européenne. C’est un fait incontestable, basé sur le critère suprême des résultats, que ce système a échoué à assurer à tout notre peuple le droit à un avenir sûr et digne dans leur propre pays. Pour construire une société juste, il est temps d’envisager un changement radical.
Le programme Éire Nua propose un système de gouvernement local et provincial effectif, dans le cadre d’une fédération des quatre provinces, il est destiné à permettre à chaque citoyen de participer à un auto-gouvernement authentiquement démocratique et à garantir qu’aucun groupe ne puisse en dominer ou en exploiter un autre. Sous le régime proposé par ce programme, toutes les traditions qui existent en Irlande sont en position d’apporter une contribution valable à la nation. Le programme et les structures qu’il propose rendront possibles la réunion de toutes les forces positives qui existent dans le pays. Éire Nua donnera la base permettant d’appliquer des politiques sociales, économiques et culturelles progressistes.
Semblables aux autre peuples, les Irlandais ont leurs vertus et leurs vices. Les hommes et les femmes d’Irlande ont apporté leur contribution et leur effort dans bien des domaines et dans le monde entier. Ils et elles ont contribué dans une grande mesure au développement de l’Amérique, du Canada, de l’Australie et d’autres pays. Le Soulèvement de 1916 et la Guerre d’Indépendance ont inspiré d’autres nations, en particulier en Afrique et en Asie, pour le renversement du joug de l’oppression coloniale. A la lumière de ces accomplissements, et en considérant les avancées récentes et spectaculaires des droits nationaux et de la démocratie en Europe de l’est, il est tragique que les fers qui attachent encore l’Irlande à son passé colonial nous aient empêchés de développer notre existence nationale.
C’est pourquoi nous devons travailler à libérer le peuple irlandais et à établir un système démocratique, basé sur la justice et l’égalité des droits, à construire Éire Nua : une Irlande Nouvelle.
Dans cette Irlande, le peuple irlandais commencera à expérimenter le véritable pouvoir dans les communautés qui sont les leurs, ces communautés étant au service de la fondation d’une république irlandaise moderne et pluraliste.
Ce programme est fait pour la distribution la plus large, l’étude et le débat dans tout le pays et chez nos enfants en exil.
Éire Nua – Une Irlande Nouvelle
Introduction
Les Irlandais ont montré un talent particulier pour la formulation de politiques étonnamment efficaces en ce qui concerne le gouvernement et l’administration sociale. En sont témoins les lois de Brehon, qui étaient en vigueur en Irlande du 8è au 16è siècle, et la forte influence exercée par les Irlandais immigrés sur les constitutions et la politique aux Etats-Unis, au Canada, en Australie, en Nouvelle-Zélande, en Inde, en Birmanie et dans divers Etats africains. Ce génie créatif des Irlandais s’est épanoui à l’étranger, malheureusement pas en Irlande, en particulier depuis l’époque qui commence en 1922.
L’Irlande divisée
Il y a une nation irlandaise qui se fonde sur une société organisée et une culture distincte, dont les racines plongent plus de 1500 ans en arrière. Cette nation irlandaise a depuis longtemps enduré l’invasion et la colonisation d’un voisin plus puissant. Pendant plus de 800 ans, le peuple irlandais a héroïquement résisté à cette agression et chaque génération passe à la suivante le flambeau de la liberté. Pendant tous ces siècles, les descendants de beaucoup de ceux qui étaient venus en qualité d’envahisseurs ont été assimilés et acceptés en tant qu’Irlandais. Certaines familles anglo-normandes par exemple, devinrent « plus irlandaises que les Irlandais eux-mêmes » et apportèrent une immense contribution à la vie irlandaise, y compris dans la lutte pour la liberté.
Le républicanisme irlandais a sa source dans le désir de séparation d’avec l’Angleterre et dans le droit du peuple irlandais à la propriété et au contrôle de son propre pays. Depuis les années 1790, il s’est développé et a évolué sur cette base, pas seulement celle du séparatisme, mais aussi de la démocratie et de l’inclusion fondée sur les Droits de l’Homme.
Lors du grand Soulèvement de 1798, un grand nombre de protestants, de catholiques et de « Dissenters » [presbytériens et autres] combattirent côte à côte en tant qu’Irlandais Unis pour briser la connexion avec l’Angleterre et édifier une république irlandaise. Cette tentative d’établir la liberté et l’égalité fut brutalement réprimée et l’Acte d’Union créa le Royaume Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande, qui fut institué en 1800. Pendant tout le 19è siècle, les gouvernements anglais eurent comme politique délibérée de cultiver la loyauté envers la couronne et, parmi les masses protestantes, le sectarisme et l’orangisme. Ils trouvèrent également des alliés dans les classes émergentes des marchands et des professions libérales catholiques. On donna aux unionistes de l’Ulster (9 comtés) le droit de véto contre les exigences de la majorité du peuple irlandais, concernant l’autonomie [« Home Rule »] puis la République d’Irlande.
Depuis 1798, la position républicaine non-sectaire a été résolument maintenue par des hommes et des femmes ayant du courage et voyant loin. La République d’Irlande, proclamée les armes à la main en 1916 a été confirmée par un vote solidement majoritaire du peuple irlandais en 1918, et le premier Dáil Éireann [«Assemblée d'Irlande»] englobant les 32 comtés, a été établie en 1919. La réponse de l’Angleterre fut de déclarer illégal le parlement irlandais et de déchaîner ses forces de terreur sur le peuple irlandais et ses institutions.
La République garantissait «la liberté civile et religieuse, des droits égaux et l’égalité des chances pour tous ses citoyens […] avec une égale sollicitude pour tous les enfants de la nation, oublieuse des différences soigneusement entretenues par un gouvernement étranger qui a séparé dans le passé une minorité de la majorité » (Proclamation de 1916).
De 1916 à 1921, la République d’Irlande a été fermement défendue contre les forces anglaises, et un gouvernement civil fut organisé. Sous la menace d’une « guerre immédiate et terrible », et avec l’aval d’une partie du mouvement républicain, l’Irlande a été découpée et l’Ulster divisé en 1921-22.
L’instrument légal utilisé pour mener ce plan à bien fut l’« Ireland Act », rédigé en 1920. Les deux Etats qui existent en Irlande aujourd’hui datent de cette époque. L’Etat des Six Comtés a été créé par une division arbitraire de la province d’Ulster, fondée sur un décompte sectaire des têtes, avec pour but de produire une majorité unioniste permanente à l’intérieur du « Royaume-Uni » désormais intitulé « de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord ». C’est ainsi que la République d’Irlande proclamée en 1916 et confirmée démocratiquement en 1918 fut renversée et que les deux Etats issus du découpage furent établis pour la supplanter.
Alors que nous entrons dans le 21è siècle, l’Irlande est un pays divisé. Six comtés, comprenant presqu’un tiers de la population totale de l’Irlande, sont sous gouvernement anglais, dont le pouvoir en Irlande est maintenu par des forces d’occupation lourdement armées. Les deux Etats issus du découpage ont été marqués par l’émigration, la pauvreté et le déséquilibre économique pendant les décennies après 1922. Une démocratie normale est chose impossible dans l’Etat artificiel des 6 comtés. L’instabilité économique et les lois répressives, une police paramilitaire, le charcutage des circonscriptions électorales et la discrimination à l’embauche et dans le logement, tout cela a été utilisé pour que cette partie de l’Irlande reste à l’intérieur du « Royaume-Uni ».
Pendant les nombreux siècles de domination anglaise, l’Irlande était gouvernée en tant qu’unité politique intégrale. En 1918, lors de la dernière élection à l’échelle de toute l’Irlande, le peuple irlandais a voté à une écrasante majorité pour l’unité et la souveraineté de l’Irlande. Le rejet de l’unionisme par la vaste majorité du peuple irlandais se voit très bien sur cette carte, basée sur les résultats électoraux de 1997 dans les Six Comtés.
Une nouvelle carte électorale des Six Comtés
Cette carte donne visuellement le sens de l’extension du rejet de l’union avec la Grande-Bretagne. Même à l’intérieur des zones où l’unionisme est majoritaire, il y a un vote considérable contre l’union, autour de 39% à Belfast et arrivant à 45% à Armagh.
Lorsque cette carte est placée dans le cadre qui est le sien, à l’intérieur d’une carte des 32 comtés de l’Irlande, l’enclave unioniste se révèle pour ce qu’elle est : une petite zone au Nord-Est de l’Irlande.
Pourtant, depuis cette redoute du Nord-Est, la minorité unioniste a exercé depuis bientôt 80 ans son véto à l’encontre de la volonté de l’écrasante majorité du peuple irlandais. Cette faction anti-démocratique est assurée de son pouvoir dans le Nord-Est par les garanties du gouvernement de Westminster. Le véto de cette minorité a été également reçu la garantie du gouvernement de Dublin, par l’accord de Hillsborough en 1985 et à nouveau par l’accord de Belfast en 1998, en violation de la souveraineté de l’Irlande des 32 comtés.
Un arrangement qui a échoué
L’échec de l’arrangement issu du découpage de l’Irlande est évident depuis qu’existe le « cauchemar nationaliste » dans le Nord-Est qui dure depuis bientôt 80 ans, fait d’occupation, de répression, de contrôle de la pensée, de stagnation économique et d’émigration, et du point de vue britannique, depuis l’abolition par le gouvernement du parlement des Six Comtés de Stormont, en 1972. Les solutions qui suivirent, comme l’accord de Sunningdale en 1973 et l’accord de Hillsborough en 1985, ont souligné l’échec du découpage.
La politique actuelle, basé sur l’accord de Belfast signé à Stormont le 10 avril 1998, cherche à faire fonctionner l’Etat artificiel des Six Comtés à l’intérieur du « Royaume-Uni » au moyen d’un système élaboré et compliqué qui a été appelé « partage des pouvoirs ». Parce que cet accord ne concernait pas le problème fondamental de la domination anglaise en Irlande, il était dès le départ tronqué. Il a été vendu à l’électorat en tant que base pour une paix permanente, qu’il ne pouvait pas apporter. Il était de plus malhonnête, puisqu’il a été vendu aux unionistes en tant qu’arrangement voué à consolider l’union avec l’Angleterre, tout en étant imposé aux nationalistes comme étant susceptible d’affaiblir l’union et de mener à une Irlande unie.
Le véto unioniste fut réassumé, lui qui autorise 18% de la population de l’Irlande à dicter la marche politique des 82% restants, et par conséquent celle de l’ensemble de la nation. Comme ce fut le cas lors du traité de capitulation de 1921, cet accord a été présenté au peuple comme étant une question de guerre ou de paix. Ce qui fait qu’il ne s’agit pas d’un vote libre; d’autre part, une majorité dans les Six Comtés a été assumée comme devant décider du sort de toute l’Irlande.
La domination anglaise en Irlande est une injustice, une attaque de la souveraineté nationale irlandaise, qui ne peut prendre fin que par un acte d’un gouvernement de Westminster qui prendrait la décision de se désengager et de se retirer d’Irlande. Toute solution autre qu’un tel désengagement ne fera que prolonger l’instabilité politique et mènera inévitablement à la continuation de la résistance armée.
L’Etat des 26 Comtés a coopéré à la tromperie de l’accord de Belfast et a par conséquent cherché à légitimer la domination étrangère en Irlande. Des politiciens des 26 Comtés aspirent à un retour dans le sein du Commonwealth britannique. Ils sont aidés et soutenus en cela par des individus riches et influents et par certains dans les médias. Ces mêmes politiciens font fonctionner un système clientéliste, où les fonctions publiques sont acquises et maintenues par l’achat de la loyauté populaire : des faveurs en échange des votes.
La corruption dans les finances, la politique et les services est palpable et le cynisme général qui en résulte a aboutit à un déclin dans l’exercice du droit de vote par des citoyens qui se sentent de plus en plus dépossédés de pouvoir.
Cette culture de la corruption est une conséquence, non seulement de la malhonnêteté de certains individus, mais aussi de la nature hautement centralisée de l’Etat des 26 Comtés, où les décisions affectant la vie quotidienne des communautés sont placées dans les mains d’une élite formée de cadres politiciens et bureaucrates.
Des sommes d’argent énormes ont été empruntées pour perpétuer ce système, ce qui a engendré une dette par habitant parmi les plus élevées du monde. Il s’est produit également une détérioration des services publics irlandais, en ce qui concerne la santé, l’éducation et les services sociaux. La désillusion et la frustration vis-à-vis des conditions en vigueur ont abouti dans certains secteurs à un quasi-effondrement de l’ordre social, en particulier parmi les jeunes dans les zones urbaines.
Les Irlandais méritent un meilleur gouvernement que cela. Ils méritent des dirigeants qui sont habités par des valeurs morales solides et qui sont authentiquement intéressés par le service du public, non par la promotion individuelle et le pouvoir pour le pouvoir. Notre longue lutte pour la liberté nous procure toute une série d’exemples d’hommes et de femmes dénués d’égoïsme qui ont voué leur vie au bien-être de notre peuple.
Conséquences culturelles et économiques
Ces problèmes ont été alourdis par des politiques d’appauvrissement culturel, qui ont délibérément rabaissé l’identité et la langue irlandaise. La seule culture que connaissent beaucoup de jeunes irlandais est une culture pop commerciale anglo-américaine, et on leur interdit l’accès à toute connaissance portant sur la longue histoire de la lutte pour la liberté. Depuis des années, le peuple des 26 Comtés a plus payé par habitant pour le maintien de la frontière des Six Comtés que le peuple de Grande-Bretagne. La présence britannique dans le Nord et son influence dans le Sud, pourtant, n’ont apporté que tragédie et un gâchis scandaleux de ressources.
Le découpage de l’Irlande a abouti à une dissipation des ressources du Nord et du Sud. Il n’y a pas eu d’investissement de capital à long-terme dans des domaines comme l’énergie, l’éducation, la santé et l’industrie; il y a eu un grand dédoublement des dépenses. L’impact du découpage sur les régions qui bordent la frontière a été particulièrement outrageant.
Les modes opératoires britanniques de gouvernement et de management économique, inappropriés pour un pays ayant notre taille et notre condition économique, ont été servilement perpétués, à la fois au Nord et au Sud, depuis le découpage. D’autres petits pays d’Europe, dont certains ont moins de ressources naturelles que l’Irlande, ont fait de grands pas en avant économiquement dans l’époque récente, en particulier depuis la fin de la 2è Guerre Mondiale, et on procuré à leurs peuples des niveaux de vie élevés. Le chômage, la pauvreté et l’émigration que les Irlandais ont subi seraient complètement inacceptables en Suède, en Suisse ou en Finlande; ces choses devraient aussi être inacceptables ici.
L’appartenance à l’Union Européenne
Nos problèmes se sont aggravés lorsque les deux Etats ont été amenés à devenir membres à part entière de la prétendue « Communauté Européenne ». Cette participation a touché notre pays qui en était à un stade précoce de son développement économique, résultat du fait que l’Irlande a été une colonie britannique pendant des siècles. Aucune nation moderne n’a pu passer du sous-développement à un plein développement dans un contexte de libre-échange illimité, avec en plus dans le cas de l’Irlande le facteur aggravant d’une occupation étrangère.
Sous l’Acte d’Union de 1800, l’Irlande a perdu la moitié de sa population et a douloureusement subi la pauvreté et sa croissance a été retardée. Au début du 20è siècle, l’Irlande a tenté de rompre entièrement avec la Grande-Bretagne, mais sous l’arrangement du découpage, l’influence maligne du pouvoir britannique persiste depuis bientôt 80 ans. Cette influence persiste à l’inttérieur du cadre néo-colonial de l’Union Européenne.
Depuis 1972, année où furent promis « des marchés en Europe et des emplois ici », les industries autochtones qui n’étaient pas faites pour soutenir la concurrence des autres industries européennes multinationales lourdement soutenues par les banques, ont été fermées. Les politiques de l’Union Européennes en matière d’agriculture ont abouti à l’élimination de fermes familiales, au grand détriment de la vie sociale dans les communautés rurales.
La politique agricole est presque totalement dictée de Bruxelles. Elle a favorisé les plus riches fermiers, et a même ordonné à des citoyens irlandais de ne plus cultiver certaines de leurs terres. Tellement nombreux sont ceux qui ont quitté la campagne que des écoles et des postes ferment, certaines paroisses ont du mal à avoir une équipe sportive. Tout cela a sapé dans les esprits l’idée d’auto-suffisance, et l’exode rural qui en a résulté a augmenté la culture de la dépendance, créant de nouveaux problèmes dans les villes et les campagnes.
Sinn Féin Poblachtach considère l’Union Européenne, telle qu’elle s’est développée et continue de se développer, comme une forme moderne d’impérialisme.
Elle sert par-dessus tout les intérêts du big business et des super riches. En son sein, la corruption est rampante, comme on l’a vu en 1999, quand toute la commission a dû démissionner. Elle est non-démocratique dans ses institutions et est centralisée à outrance; en cela elle s’oppose aux objectifs républicains, qui veulent augmenter le pouvoir des citoyens et décentraliser les lieux de décisions dans des unités à échelle humaine dans lesquelles tous les citoyens peuvent participer d’une manière significative.
Il est quelquefois noté que l’UE a promu des politiques progressistes en Irlande, comme le salaire égal pour un travail égal et la protection de l’environnement. Mais ce sont des mesures que n’importe quel gouvernement irlandais aurait pu prendre à n’importe quel moment. Et nos exigences devraient être plus élevées que celles de Bruxelles. L’économie du Tigre Celtique a procuré plus d’emplois, mais ceux qui en bénéficient le plus sont ceux qui sont déjà riches. Ces dernières années, le fossé entre riches et pauvres s’est élargi. L’exclusion sociale est croissante, de même que les taux de pauvreté réelle et d’illettrisme. La crise du logement est palpable.
Bien que les améliorations économiques qui se sont vues viennent de transfert de fonds de l’Union Européenne et de la force dominante du développement économique, qui encourage les compagnies multinationales à s’établir en Irlande, ceci n’est pas un fondement solide sur lequel il est possible de construire une économie nationale.
Trop de gens ont été abandonnés aux marges de la société, et une sous-culture de la pauvreté en est sortie. Le développement économique fondé sur l’arrivée de l’investissement de compagnies multinationales signifie qu’il n’y a pas de production indigène et que la production ne prend pas racine dans les communautés. Les facteurs qui soutiennent une telle économie sont totalement au-delà du contrôle du peuple irlandais.
(La perspective de Sinn Féin Poblachtach sur les questions économiques et sociales est présentée dans notre document Saol Nua.)
Sinn Féin Poblachtach reconnaît l’énorme influence des technologies modernes, en particulier des communications de masses qui ont rétréci le monde. Nous reconnaissons aussi l’interdépendance des peuples et notre devoir de jouer un rôle positif dans les affaires internationales. Cependant, une surestimation du développement économique basé sur une exploitation rapace des ressources finies du monde, et mesuré en PNB, n’est pas adéquate. Des rapports des Nations Unies au sujet du développement humain, au sujet de l’Irlande, montrent à quel point cette approche est déficiente, elle qui a engendré l’exclusion sociale, la pauvreté et l’illettrisme, lesquelles à leur tour privent de leurs pleins droits des milliers de gens et poussent au crime.
Les deux Etats en Irlande se vantent de l’accroissement de leurs forces de police et de la construction de nouvelles prisons. Le taux de suicide a atteint un niveau alarmant. Ces signes ne sont pas ceux d’une communauté saine.
L’Irlande, par son expérience de la colonisation et de l’exploitation anglaise, a beaucoup en commun avec les anciennes colonies européennes du Tiers-Monde. Nous servirons au mieux les intérêts de notre propre peuple et de toute l’humanité en maintenant une position ferme de non-alignement dans les affaires internationales, loin des alliances militaires et pour l’abolition de la dette du Tiers-Monde. Nos principes égalitaires et démocratiques et notre longue lutte pour l’indépendance nationale sont là pour nous amener à promouvoir partout les droits de l’homme et la libération du peuple.
Un nouveau commencement
Les propositions qui suivent indiquent les moyens de porter remède à la condition affaiblie et ruinée de l’Irlande et de la ramener graduellement à sa pleine santé. Ces propositions visent à abolir le système du découpage, qui est non démocratique et en faillite, pour le remplacer par un système démocratique fondé sur l’unité et la souveraineté du peuple irlandais et sur le droit propre à tous ses citoyens à un traitement égal et à l’égalité des chances. Après des décennies de conflit armé et de bouleversements politiques, et étant donné que les systèmes britanniques ont clairement échoué à établir des conditions de vie adéquates et en progrès, il y a une obligation qui repose sur tout le peuple irlandais, de travailler ensemble à trouver une nouvelle voie constructive pour avancer. Notre nation est formée de traditions diverses, chacune d’entre elles étant en position d’apporter sa contribution valable et positive à la communauté en tant qu’ensemble.
Les structures que nous proposons sont destinées à englober et à inclure tout le peuple d’Irlande, sur la base d’ une « égale sollicitude pour tous les enfants de la nation ». Dáil Uladh [« l'Assemblée d'Ulster »]et les structures régionales et locales en Ulster feront en sorte que les unionistes aussi bien que les nationalistes pourront avoir accès au pouvoir, à un vrai pouvoir.
Une structure fédérale implique un partage de la souveraineté, et Dáil Uladh aura plus de pouvoir que le vieux Stormont n’en a jamais eu. De même, dans les trois autres provinces, toutes les communautés et tous les citoyens auront accès à un vrai pouvoir.
Ce que nous cherchons à établir, c’est une démocratie participative pluraliste, pourvue des structures appropriées à tous les niveaux de la société. Lorsque l’influence néfaste de Westminster sera retranchée, une Irlande Nouvelle pourra enfin être modelée par les Irlandais eux-mêmes, de toutes confessions. Un système fédéral, pourvu d’un gouvernement régional et local fort, rendra possible la coopération des unionistes et des nationalistes en vue d’un intérêt commun, leurs talents seront réunis et ils travailleront ensemble pour construire une Irlande nouvelle et prospère.
Alors que nous entrons dans le 21è siècle, il est temps pour le peuple irlandais d’appliquer son génie créatif incontestable, et son talent gouvernemental qu’il a si souvent démontré à l’étranger, pour satisfaire ici les besoins de la nation irlandaise.
Structures gouvernementales proposées
L’objet de Sinn Féin Poblachtach est d’établir une nouvelle société en Irlande : Éire Nua. Pour ce faire, les structures du découpage non-démocratique doivent être abolies. Elles doivent être remplacées par des structures entièrement nouvelles fondées sur l’unité du peuple irlandais en tant que tout. Ce nouveau système possède deux axes principaux :
1. une nouvelle constitution
2. une nouvelle structure gouvernementale
Une nouvelle constitution
La nouvelle constitution définira
a. une Charte des Droits, qui donne aux citoyens le contrôle effectif de leurs conditions de vie, assujetties au bien commun;
b. une structure de gouvernement destinée à distribuer le maximum d’autorité aux niveaux provinciaux et subordonnés;
c. le droit de l’Irlande à rejoindre les organisations internationales, comme les Nations Unies ou l’Organisation Mondiale de la Santé, pour autant que ces organisations n’usurpent pas la souveraineté irlandaise ou sa neutralité.
Esquisse d’une Charte des Droits
Une Charte des Droits sera rédigée, dans cet esprit :
Nous, le peuple d’Irlande, sommes résolus à établir la souveraineté politique, à garantir la justice humaine et le progrès social sur cette île, à procurer une vie meilleure à tous, et par conséquent à vivre en paix les uns avec les autres. Pour ces raisons, nous déclarons adhérer aux principes suivants :
Article 1. Tous les citoyens sont nés libres et égaux et partagent la même dignité humaine intrinsèque. Tous ont droit à la citoyenneté sans distinction de race, de sexe, de religion, de conviction philosophique, de langue ou d’opinion politique.
Article 2. Tout citoyen a droit à la vie, à la liberté et à la sécurité de sa personne. Aucun ne peut être sujet à des arrestations ou des détentions abusives.
Article 3. Tout citoyen a le droit à la liberté de conscience, de choix et de pratique en matière religieuse. Ceci comprend le droit de se réunir, de s’associer de manière pacifique, de pétitionner et le droit d’expression et de communication libre.
Article 4. Tout citoyen a le droit de participer au gouvernement de son pays et a droit à un accès égal à son service public.
Article 5. Le fondement du gouvernement est la volonté du peuple. Celle-ci s’exprime dans la démocratie directe participative et dans des élections libres à bulletin secret. Le droit que possède chaque citoyen de suivre sa conscience et d’exprimer son opinion propre se dresse contre toute tentative de répression sous pression démographique.
Article 6. Tout citoyen a le droit à l’éducation conformément à ses capacités personnelles, a le droit au travail, a le droit à des conditions de vie dignes d’un être humain libre. Ce droit s’applique à la nourriture, au logement et aux soins médicaux, ainsi qu’à la protection contre le chômage, la maladie et le handicap.
Article 7. Tout citoyen a le droit de se marier et de fonder une famille. Les mères, les enfants, les personnes âgées et les infirmes méritent la sollicitude et l’attention particulière de la nation.
Article 8. Tout citoyen a le droit à un salaire égal pour un travail égal, a le droit de rejoindre un syndicat pour la protection des intérêts collectifs des travailleurs, lesquels droits doivent être reconnus par tous les employeurs.
Article 9. Dans l’exercice de leurs droits, les citoyens ne peuvent être sujets qu’aux seules contraintes qui découlent de la reconnaissance et du respect des droits des autres et du bien-être de la communauté au sens large.
Il est prévu que la convention européenne des droits de l’homme, promulguée le 4 novembre 1950 dans 21 pays, soit incorporée dans la loi intérieure de l’Irlande Nouvelle.
Structures gouvernementales
Le système ici esquissé envisage une fédération des quatre provinces d’Irlande sous la coordination d’un parlement national, qui délègue ses pouvoirs des conseils administratifs régionaux jusqu’aux instances locales, de façon à ce que les citoyens aient à tous niveaux un suffrage effectif dans leur propre gouvernance.
Dáil Éireann
L’Irlande Nouvelle aura un parlement national, auquel tous les citoyens des trente deux comtés apporteront leur commune allégeance, et qui incarnera l’unité et la souveraineté de la nation en tant que tout. Ce parlement, qui sera un véritable Dáil Éireann, aura sous sa responsabilité la protection des intérêts de la nation à l’intérieur et à l’extérieur du pays. Toutes ses actions seront régies par une constitution librement adoptée par la majorité du peuple dans le pays.
Gouvernements provinciaux
Les quatre provinces traditionnelles, Ulster, Munster, Leinster et Connacht, ont émergé en tant que régions bien définies à l’intérieur de l’île d’Irlande, chacune possédant ses caractéristiques distinctes. Il se trouve que les Irlandais de chaque région ont une affinité naturelle, que ce soit en matière de culture, de sport et d’intérêts économiques, avec ceux de leur province et comté.
L’unification de la province historique d’Ulster aidera à éliminer les divisions sectaires qui viennent du passé et à réaliser le plein potentiel de son développement des différents comtés, surtout ceux de Donegal, Derry, Tyrone, Fermanagh, Cavan et Monaghan. Les habitants de la province de Connaght, négligée depuis longtemps, trouveront le pouvoir d’échapper à leur isolement. Quant aux habitants des provinces de Leinster et Munster seront en mesure d’appliquer les politiques qui leur permettront de maîtriser une forme de développement plus équitable et équilibrée.
Administrations régionales
Les administrations régionales seront responsables de la planification et de la supervision du développement économique, social et culturel des zones sous leur juridiction. Elles auront à leur service des secrétariats employant des moyens modernes d’administration et accorderont toute leur attention et tout leur soin aux problèmes vécus par tous les habitants de la région.
Conseils de circonscription
Les conseils de circonscription seront là pour donner au peuple le moyen de s’exprimer directement sur ce qui touche au gouvernement local, et donneront la proximité nécessaire pour que les représentants publics puissent rendre compte de leurs actions devant les électeurs.
Conseils communaux
Les conseils communaux donneront au peuple le moyen d’améliorer leurs conditions de vie au niveau de la paroisse. Il est proposé qu’Athlone devienne la capitale de l’Irlande Nouvelle, pour signifier le commencement d’une nouvelle ère et l’unité du pays autour de son centre géographique.
Parlement national ou fédéral
Le parlement national, Dáil Éireann, qui sera aussi un parlement fédéral en ce qu’il proviendra de la fédération des quatre provinces constitutives d’Irlande, consistera en une chambre unique d’une centaine de députés, élus pour moitié selon le système de représentation proportionnel, l’autre moitié étant élue par chaque parlement provincial. Chaque député représentera environ 25.000 électeurs. Les chiffres précis seront basés sur le rapport entre la densité de la population d’une circonscription électorale et son extension géographique.
Dáil Éireann sera représentatif de l’ensemble de l’Irlande et sera élu par le suffrage de tous ses citoyens. Il sera l’autorité nationale suprême, agissant au nom du peuple. Son premier devoir sera de soutenir la Constitution et la Charte des Droits adoptée par le peuple irlandais.
Au parlement national, Dáil Éireann, incomberont les responsabilités suivantes :
a. défendre la nation, physiquement et politiquement;
b. soutenir les intérêts du peuple irlandais et représenter ses souhaits concernant les autres peuples dans les divers forums internationaux;
c. formuler une politique étrangère qui maintienne la neutralité irlandaise et l’indépendance vis-à-vis de tous les blocs de pouvoir, y compris l’Union Européenne, et qui cherche à en arriver à un monde sans armes nucléaires; et
d. protéger et promouvoir la culture irlandaise, sa langue et sa littérature.
Les fonctions du parlement national :
1. le parlement national contrôlera tous les pouvoirs et les fonctions qui sont essentielles au bien de la nation;
2. le parlement national élira un Président, qui servira à la fois de premier ministre et de chef d’Etat;
3. le parlement national élira un gouvernement, consistant en un petit nombre de ministres nommés par le Président;
4. le parlement national sera le garant de l’indépendance de la Cour Suprême et du système judiciaire en tant que gardien de la Constitution;
5. le parlement national impulsera la législation nationale par les moyens suivants : ses propres députés, le gouvernement central, un parlement provincial ou une initiative;
6. le parlement national adoptera une législation nationale, ou bien directement, par ses propres députés, ou bien par initiative dans certains cas;
7. le parlement national supervisera la perception de l’impôt fédéral.
Les parlements ou assemblées provinciales
Les assemblées ou parlements seront établis dans chacune des quatre provinces. Leur représentants seront élus par le peuple de chaque province selon le système de la représentation proportionnelle. Les fonctions du parlement provincial seront les suivantes : coordonner l’activité et le développement des diverses régions de la province, avec un soin particulier pour les zones irlandophones [« Gaeltacht »]; impulser et promouvoir une législation en ce qui concerne le développement social, économique et culturel du peuple dans la région, grâce au pouvoir d’initiative qui sera le sien; coordonner le développement et l’extension de l’éducation après le secondaire; percevoir l’impôt provincial.
Les administrations régionales
Les administration régionales seront établies pour promouvoir et coordonner les activités économiques, sociales et culturelles de régions économiques clairement définies. L’administration de développement régional sera une chambre unique composée de :
a. représentants des conseils de circonscriptions à l’intérieur de la région concernée, élus selon le système de la représentation proportionnelle et
b. d’experts nommés par le parlement provincial.
L’administration régionale aura les responsabilités suivantes :
a. évaluer et coordonner le travail des conseils de circonscription dans les régions;
b. prendre en charge l’hospitalisation et le soin des jeunes, des personnes âgées et des infirmes;
c. superviser la planification régionale,
d. planifier la croissance économique, e. prendre en charge le développement culturel.
Les régions suivantes sont suggérées :
Pour la province de Connacht – deux régions : Le NordConnacht, consistant en les comtés de Sligo, Leitrim, Mayo et des circonscriptions de Boyle et de Ballaghaderreen du comté de Roscommon; et le Sud Connacht, consistant en les comtés de Galway, le reste du Roscommon et la zone de Claremorris/Ballinrobe dans le comté de Mayo, plus la zone irlandophone de Tuar Mhic Éide au Sud du comté de Mayo.
Pour la province de Munster – quatre régions : la ville de Cork et ses environs; le Sud Munster, consistant en le comté de Kerry et le Nord et l’Est du comté de Cork; le Munster de l’Est, consistant en le Sud du comté de Tipperary, le comté de Waterford et l’Est du comté de Cork; et le Nord Munster, consistant en le Nord du comté Tipperary et les comté de Limerick et Clare.
Pour la province de Leinster – quatre régions : Les Midlands, consistant en les comtés de Longford, Westmeath, Laois et Offaly; le Leinster de l’Est, consistant en les comtés de South Louth, de Meath, de Kildare et de Wicklow; le Grand Dublin; et le Sud Leinster, consistant en les comtés de Wexford, Carlow et Kilkenny.
Pour la province d’Ulster – quatre régions : l’Ulster de l’Est, consistant en le comté d’Antrim, de l’est du comté de Derry, de l’Est du comté de Tyrone, du Nord-Armagh, et du Nord et de l’Est du comté de Down; l’Ulster du Sud, consistant en les comté de Cavan, Monaghan, d’une partie du Fermanagh, du Sud du comté de Down, du Sud-Armagh, et du Nord du comté de Louth, le Grand Belfast; et l’Ulster de l’Ouest, consistant en le comté de Donegal, de la ville de Derry avec les circonscriptions de Faughan et de Limavady du comté de Derry, des circonscriptions de Strabane et d’Omagh du comté de Tyrone, et de la plus grande partie du Fermanagh.
Toutes les circonscriptions irlandophones constitueront une Région Gaeltacht. Chaque région bénéficiera d’un secrétariat pleinement pourvu.
Les conseils de circonscription
Un conseil de circonscription consistera en une chambre unique élue par les habitants d’une zone clairement définie couvrant une population de 10.000 à 40.000 personnes. Aux conseils de circonscription incomberont les domaines de responsabilités suivants : le bien-être et la sécurité de leur communauté et l’application de la loi, d’une manière juste et humaine; l’éducation primaire et secondaire; la création d’emplois, la régulation en matière de droit du travail et de commerce, etc.; la planification locale et le développement en matière environnementale; l’agriculture, la pêche et la petite industrie; les centres sanitaires, le développement des divertissements et de la jeunesse; la sécurité sociale et les services sociaux.
Chaque conseil de circonscription aura son secrétariat, qui pourvoira sous un même toit à tous les services.
Les conseils communaux
Les conseils communaux sont des organismes volontaires, représentant des communautés serrées, basées autour de paroisses ou d’autres centres appropriés, comme une circonscription électorale. Afin de garantir le bien-être de leur peuple et le bien de leurs communautés, les conseils communaux auront le droit d’audience à toutes les réunions des conseils de circonscription.
Note : ces propositions ne sont pas définitives; elle peuvent et doivent inévitablement être modifiées. Sinn Féin Poblachtach accueillera favorablement les critiques constructives de ces propositions.